Etat des lieux: Petite analyse

Publié le par Michel

-Etats des lieux-

 

Ce qui va suivre constitue une tentative d’analyse, forcément succincte, du triptyque sociétal actuel. Notre analyse suivra donc ce qui nous a semblé être une suite logique. L’aspect politique, l’aspect médiatique et, dominateur, l’aspect économique.

La contestation liée au CNE/CPE et plus globalement à un concept étatico-politique, est légitime à défaut d’être légal. Cette légitimité et le mouvement social nécessaire à sa valorisation ne doivent cependant pas oublier le contexte global dans lequel elle s’inscrit. Le diptyque économico-social s’inscrit en effet comme une forme médiatisée qu’est ce concept UMPiste de " l’égalité des chances ". La contestation ne doit pas faire oublier le fond dogmatique qui l’établit comme une voie de fait inéluctable.

I. Analyse du politique

En tant que terme d’apparence, " l’action politique " est significative. Action à défaut d’une construction. En effet, il est supposable que " l’état d’urgence " et les manœuvres de force tel le fameux article gaullien du 49.3 démontre l’incapacité gouvernementale d’assumer son autorité politique. Par défaut, et certainement par impuissance, notre " cher " gouvernement, plébiscité à 82%(sic), fait plutôt preuve d’autoritarisme. Cette constatation neutre, certainement pas objective, révèle l’escalade et l’incapacité gouvernementale d’assumé républicainement son dogme libéral.

II. Le fonctionnement médiatique

La politique dans la forme, l’économie (abordé ci dessous) dans l’informe, les médias déforment, conforment aux attentes de l’audimat et des supports entreprenariaux desquels ils dépendent. L’indépendance est un mythe, aujourd’hui assumé en tant que tel. Il relaie la confirmation et s’autocensure permettant " au mieux "  un certain conservatisme. Le dogme théorique d’objectivité n’est plus qu’un exercice de formation (et formatage) des points de vue. Au final qu’en est il ? Bien que rétroactif, le CSA, dont les membres sont désignés par le président de la république, distribue les " bons points " et incite au patriotisme médiatique : Corollaire de force à l’exercice de toute politique nationale. La forme pour sentimentaliser, le fond pour oublier ce qui n’est pas viable pour l’imaginaire collectif. Cette collectivisation " en temps réel " de l’instantané induit une répercussion voulue ou non, là n’est pas le propos, sur le sentiment d’imprégnation nationalo-économique au quotidien du consommateur télévisuel. Et l’information devient marketing. Ce mouvement télégénique contraste avec l’immobilisme du canapé tout en favorisant le sentiment d’adhésion, agrémenté de l’influence purement physique du tube cathodique.

Ces supports sont en tout cas un bon moyen de transmission d’idée, d’idéologies supposées dominantes. Soit une nouvelle religion d’état. Les médias écrits restent d’un commun accord dans cette logique ne différant que dans le support. En effet, d’une communication relativement passive, la lecture propose une plus grande activité critique, une forme active d’appréciation. Cependant, l’impression morale du support ne doit pas faire oublier la sélection préalable des articles qui y sont diffusés. Agence France Presse, Reuters pour les quotidiens gratuits et " sponsors " majoritaires qui induisent la pression à l’auto sélectivité. Il ne faut pas froisser le " capital risqueur " qui cautionne et supporte l’activité journalistique. La critique est facile mais le fruit d’un réel des possibles. Au final, les médias (on a oublié la radio mais le schéma est semblable) créés la dualité de forme droite/ gauche et proposent une unité de fond assurant la confirmation du pouvoir politique en place et mieux, la transition fluidifiée avec les tribus corporatistes économiques.

III. Rhétorique et méthode économique

Le système de production actuel, nouvelle religion d’état, globalisé, est mis en scène par un nouveau langage(le novlangue orwellien) nécessaire à la pose du voile d’ignorance. Prenons quelques exemples utilisés de façon redondante considérées comme " bonnes valeurs " :

    • " il faut être raisonnable ", autrement dit, accepter un état de fait, si possible en profiter ; oubliant la raison comme forme de pensée.
    • Progrès et modernité " correspondant respectivement à accumulation et concurrence.
    • Patriotisme économique " encense la globalisation tout en achetant français et en produisant des leader nationaux. Version rhétorique assumée du national libéralisme
    • La représentation nationale ", c’est la fin de l’assemblée, qui n’est plus représentative dissemblant en tous points d’une quelconque volonté populaire.  

C.P.E. et C.N.E., rentre dans la droite ligne de cette construction tendant à la manipulation. Sous prétexte de lutte pour l’emploi ils légalisent le licenciement arbitraire, niant toute possibilité de négociation entre salariés et entreprises. Car dans l’esprit de nos chers dirigeants ( de droite, de gauche, entrepreneurs et actionnaires), si les entreprises sont en concurrence entre elles à un niveau mondial, il est " juste " que les salariés le soient aussi ; diviser pour mieux régner, Machiavel toujours d’actualité.

D’autre part ces valeurs affirmées ne peuvent être remises en question : " la Croissance " ou accumulation ; le Travail considéré comme seul créateur du lien social. Voici, donc là un des paradoxes les plus fort de ce mode de production. Basé sur le principe que chacun veut son propre intérêt, et que la somme des intérêts individuels forme l’intérêt collectif (la fumeuse " main invisible " d’Adam Smith), le contrat tacite, ferment du social, est donc la guerre des individus et des groupes entre eux. Le Léviathan contre lequel l’Etat est censé se battre semble aujourd’hui légalisé par décret.

Cette guerre des individus n’est rendue acceptable que par la présence de la misère tant intellectuelle que matérielle. C’est parce que l’on voit la misère aux alentours et à la télévision que le " citoyen " se bat pour ne pas finir comme " eux ". Cependant cette misère est moralement inacceptable, ainsi par bonne conscience il faut donner un petit chèque une fois l’an si possible à Noël aux " resto du cœur " ou à l’Abbé pierre, par " solidarité ou par compassion " selon ses convictions. Une fois de plus le désengagement de l’Etat est total. La solidarité devient horizontale au lieu d’être verticale. Nous mettons en exergue ces ONG, tous les ans, alors que ces dernières étaient vouées à disparaître, leur disparition étant corrélative à celle de la pauvreté. Mais l’épée de Damoclès du " Pauvre " est, elle aussi, toujours d’actualité.

Enfin sur un plan plus global, vous êtes fier de chauffer vos masures à bas prix (donc au nucléaire), mais vous proclamant écologiste, de porter des vêtements à la mode, donc fabriqués par des enfants. Donc vous êtes fier de vivre bien grâce à la misère d’autrui.

 

Profit et actionnariat : 

Depuis 20 ans, les profits (CA moins investissement et charges) des groupes industrialo - financiers n’ont cessé d’augmenter, pourtant les salaires (et le pouvoir d’achat) n’ont pas suivi la même tendance. Où donc s’est enfuie la différence ? Chez ceux qui, sans rien produire, profitent du travail des autres en terme économique, ils sont rémunérés du risque de ne rien faire, ils investissent, si possible à court terme et font pression pour s’accaparer le surtravail du salarié (ou plus value). Or ce sont les transactions spéculatives qui forment pour grande partie le chiffre de la croissance. Est-il nécessaire de demander à qui profite cette croissance ou de préciser qu’elle ne constitue rien de matériel ? Quand l’intérêt de quelques-uns prime sur la collectivité...

 Les Michels.

 

Publié dans Analyse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article